Sénégal / troisième morts dans des manifestations contre le report des élections.

Les heurts qui ont éclaté dans le pays depuis l’annonce du report de la présidentielle au Sénégal ont déjà fait trois morts.

Ils sont nombreux, les Sénégalais qui n’approuvent pas le report de la présidentielle, qui devait se tenir ce 25 février et reportée au 15 décembre 2024. Au lendemain de cette annonce faite le 3 février, les manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes du pays. On décompte à ce jour, en plus des dégâts matériels, trois décès et de nombreux blessés.

Ce samedi 10 février, contrairement aux autres villes où le calme revient progressivement, à Ziguinchor, la population était toujours dans la rue. Lors des manifestations dans le fief de l’opposant Ousmane Sonko, selon des témoignages, un jeune lycéen aurait reçu un projectile. Après des soins médicaux, il serait mort de ses blessures.

Le 9 février, c’est Alpha Yoro Tounkara, 22 ans, étudiant en deuxième année de licence de géographie qui a perdu la vie à Saint-Louis, ville du nord du pays, dans des circonstances floues. Toujours dans le cadre de ses contestations, un vendeur ambulant, Modou Gueye, 23 ans, est également décédé après avoir reçu une balle à Colobane, un quartier de Dakar.

Cette crise politique est née du report des élections présidentielles, justifié par le président Macky Sall par un différend entre l’Assemblée nationale et le Conseil constitutionnel. Pour l’opposition, il s’agit d’un coup d’État constitutionnel pour maintenir le Président sortant au pouvoir.

Un collectif de la société civile, Aar Sunu Election (« Protégeons notre élection »), veut continuer le bras de fer en poursuivant les mouvements de contestation ce mardi 13 février. “Il faut une stratégie de lutte citoyenne. La désobéissance civile est une arme que l’on va utiliser pour mettre ce pays à l’arrêt et rétablir la légalité constitutionnelle”, a déclaré Malick Diop, coordinateur de ce collectif.

Lima Kassa/NCA-TV