RDC : levée du moratoire sur la peine de mort
Après plusieurs années de suspension, la République démocratique du Congo a rétabli la peine de mort. Cette décision, signée par le ministre de la Justice, Rose Mutombo, s’appliquera aux militaires coupables de trahison et aux auteurs de banditismes entraînant mort d’homme.
La peine de mort a été proscrite en RDC en 2003 par l’ancien président Joseph Kabila (2001-2019). Les criminels sujets à cette décision de justice, ont, durant ces 20 dernières années, été condamnés à la prison à perpétuité. Ce mercredi 13 mars 2024, le gouvernement de la République démocratique du Congo a décidé de reprendre les exécutions capitales. Elle vise principalement les auteurs de trahison et ceux de crimes entraînant la mort.
Dans le conflit à l’Est de la RDC opposant les groupes rebelles du M23 aux forces armées congolaises, plusieurs militaires, députés et sénateurs ont été arrêtés et accusés de « complicité avec l’ennemi ». Le communiqué indique que ces actes de trahison ou d’espionnage ont fait payer un lourd tribut, tant à la population qu’à la République au regard de l’immensité des préjudices subis. Ainsi, cette décision permettra de « débarrasser l’armée des traîtres et d’endiguer la recrudescence d’actes de terrorisme ».
Cette décision fait l’objet de plusieurs critiques des organisations de défense des droits humains. Amnesty International plaide pour son annulation, car elle représenterait « une grave régression et un nouveau signe du recul alarmant de l’administration Tshisekedi en matière de droits humains ».
Lima Kassa / NCA-TV