Encore des lacunes dans l’accès aux soins chirurgicaux, d’obstétrique et d’anesthésie
Les chirurgiens d’Afrique, ont présenté le Rapport chirurgie d’Afrique ce 20 novembre à Cotonou, dans la capitale de la République du Bénin sous le patronage du Dr Pierre M’Pelé, coordonnateur de l’initiative chirurgie Afrique 2030.
Au cours de cette rencontre, ils ont présenté les résultats d’une évaluation menée en avril 2022 afin d’identifier les lacunes et disparités alarmantes dans l’accès aux soins chirurgicaux, d’obstétrique et anesthésique en Afrique subsaharienne.
C’est une évaluation qui a été menée dans divers domaines du système de santé, notamment l’infrastructure, les ressources humaines, la prestation de services, la gestion de l’information, les finances, la gouvernance et le leadership dans les hôpitaux de districts de 33 pays d’Afrique subsaharienne.
”Cette étude révèle une stimulation alarmante qui nécessite une action urgente dans tous les pays”, rapporte cette évaluation.
Ainsi, 75% des pays n’ont pas de Plan national de chirurgie, obstétrique et anesthésie ; la densité de professionnels de la santé spécialiste est de 1,36 pour 100 000 habitants ; un hôpital de district sur quatre n’a ni eau ni électricité et seul un sur vingt-cinq dispose d’une connexion Internet; 70% des pays ne disposent pas d’un système d’assurance maladie universelle efficace et les populations doivent encore payer de leur poche pour les services de santé ; 70,1 % des hôpitaux de districts n’ont pas de salles d’opération dédiée à la chirurgie infantile, et seulement 26,3% de ces hôpitaux de districts sont en mesure de fournir une transfusion sanguine en deux heures après la demande.
”Cette situation met en lumière la vulnérabilité et la faiblesse des systèmes de santé dans les pays au sud du Sahara. Ces faits prouvent à suffisance est une composante particulièrement négligée dans le système en Afrique”, rapporte le même document.
Pour cela, les chirurgiens à l’origine de ce rapport pensent qu’il est nécessaire d’obtenir un engagement politique et une mobilisation communautaire pour accroître les investissements dans l’amélioration des systèmes de soins chirurgicaux, obstétrique et d’anesthésie. ”Un véritable défi à relever”, souligne le document.
En vue donc de reparer cette situation alarmants contenue dans ce document d’évaluation, les chirurgiens pensent que l’Initiative chirurgie Afrique 2030 fait partie des solutions à envisager. Puisqu’elle est un ensemble des investissements et actions coordonnées et mis en œuvre au niveau des hôpitaux et au niveau national dans le contexte de la résolution 68,15 de l’assemblée mondiale de la santé et de la Déclaration de Dakar de mai 2022.
Notons que cette Initiative compte 170 membres soit 84% de chirurgiens de 33 pays.
Cette plateforme est dirigée par le Dr. Pierre M’Pelé, et est destinée au partage des informations, des expériences et des leçons apprises dans l’élaboration et mis en oeuvre de PNCOA conformément à la résolution 68,15.
Pour terminer, il faut dire que Pierre M’Pelé qui coordonne Initiative Chirurgie Afrique 2030, est épidémiologue, membre de l’Assemblée nationale de médecine de France, et coprésident du Groupe de travail Afrique de l’Alliance 64 pour la chirurgie, l’obstétrique et traumatologie et l’anesthésie. Il est également l’ancien représentant de l’organisation mondiale de la santé (OMS) en Guinée Équatoriale, en Ethiopie et au Bénin. Enfin il est un ancien représentant régional de l’ONUSIDA pour l’Afrique de l’ouest et du centre.
Achille Tchikabaka/NCA-TV