Niger : La CEDEAO maintient les sanctions.
Les dirigeants de l’Afrique de l’Ouest se sont réunis le dimanche 10 décembre 2023 à Abuja capitale du Nigeria pour le 64e sommet des états membres de la CEDEAO. Plusieurs sujets ont été abordés notamment la situation politique du Niger au sortir du putsch de juillet dernier.
La CEDEAO est restée campée sur la décision prise après le renversement de Mohamed Bazoum le 26 juillet 2023. En réponse à ce coup d’état, la CEDEAO avait imposé de lourdes sanctions financières et économiques au Niger. Toutefois, un allègement est envisageable sous réserve de certaines conditions. Tout d’abord une transition courte avant un retour à un régime démocratique. En effet, depuis sa prise de pouvoir par la force, le président de la transition du Niger le général Abdourahamane Tchiani, n’a fixé la durée de la transition ni la date des prochaines élections présidentielles. Une transition de trois ans maximum avait été évoquée le 19 août 2023 par les généraux au pouvoir à Niamey. Une possibilité réfutée par l’organisation ouest-africaine.
Un panel de chefs d’état composé des présidents du Togo, de Sierra Leone et du Bénin, a été mandaté pour évoquer la question avec les militaires au pouvoir réunis au sein du CNSP ( Conseil national pour la sauvegarde de la patrie, au pouvoir au Niger). Le dialogue devrait aboutir de convenance des deux parties à l’établissement d’une feuille de route pour la transition, et à la mise en place des organes de transition ainsi que de la facilitation de celui d’un mécanisme de suivi et d’évaluation de la transition pour œuvrer au rétablissement rapide de l’ordre constitutionnel.
“Si, les militaires au pouvoir refusent de coopérer, la CEDEAO menace de maintenir ses sanctions. Si le CNSP ne se conforme pas aux résultats de l’engagement avec le comité, la CEDEAO maintiendra toutes les sanctions, y compris l’utilisation de la force et demandera à l’Union africaine et à toutes les autres parties d’appliquer les hypothèses cibles aux membres du CNSP et à leurs associés”, a déclaré Omar Alieu Touray, Président de la Commission de la CEDEAO. Le président de la transition du Niger avait déjà répondu à ce type de menace après sa prise de pouvoir. “Si une agression devait être entreprise contre nous, elle ne serait pas la promenade de santé à laquelle certains croient”, avait-il mis en garde.
Le président déchu Mohamed Bazoum est depuis plus de 4 mois, gardé en résidence surveillée par la junte au pouvoir. La Conférence a également demandé au CNSP de procéder à la libération immédiate et sans condition du Président Mohamed Bazoum, des membres de sa famille et de ses collaborateurs. Sur les quinze pays membres que compte l’organisation, quatre ont fait l’objet de coup d’état entre 2020 et 2023. L’organisation envisage d’entreprendre des visites d’urgence au Burkina Faso, en Guinée et au Mali en vue de renouer le dialogue pour la mise en œuvre inclusive du programme transition.
Lima Kassa / NCA-TV