Burkina Faso/ Réforme de la constitution, les langues locales désormais langues officielles.
Le projet de loi a été adopté lors de la révision de la constitution et rendu public ce 6 décembre 2023. Le français sera désormais utilisé dans les milieux professionnels et les langues maternelles du Burkina Faso feront office de langues nationales.
La modification de la constitution a longtemps été attendue par le peuple depuis l’arrivée en septembre 2022 du président de la transition du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré. Ce 6 décembre au sortir d’un Conseil des ministres, le régime de transition a adopté une réforme de la constitution. Selon le compte-rendu dudit Conseil des ministres, cette réforme « s’inscrit dans le cadre de la réalisation d’une des principales missions de la transition qui consiste à engager des réformes politiques, administratives et institutionnelles en vue de renforcer la culture démocratique et consolider l’Etat de droit ».
Celle-ci fait mention de l’intégration des langues maternelles en tant que langues officielles, plaçant ainsi le français au statut de ” langue de travail”. Le Premier ministre Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela a indiqué que l’écriture d’une nouvelle Constitution est une question de souveraineté politique, économique et culturelle, affirmant que ” nul ne peut s’épanouir réellement à partir des concepts d’autrui ”.
La langue française reléguée en arrière-plan, sera tout de même toujours enseignée dans les écoles et utilisée en milieux professionnels. Toutefois, l’institutionnalisation des langues locales corrobore la volonté des dirigeants de se défaire de leur allié de longue date, la France. Plusieurs mois après la fin des opérations françaises sur le territoire, le Burkina Faso ancien membre du G5 Sahel a renforcé sa coopération avec la Russie de Vladimir Poutine notamment dans le secteur militaire.
Par ailleurs de nombreux changements sur le plan judiciaire sont à noter dans cette réforme de la constitution. L’Agence nationale de renseignement (ANR) est maintenue et sanctuarisé dans la constitution. En revanche, les institutions telles que le Médiateur du Faso ainsi que le conseil économique et social, sont supprimées. Leurs missions seront léguées à une nouvelle institution appelée Conseil national des communautés, regroupant les leaders religieux et coutumiers. La Haute Cour qui se chargeait de juger les dirigeants politiques a été supprimée, ils comparaîtront désormais devant les juridictions de droits communs.
Lima Kassa/ NCA-TV